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Avec une seule table sur scène et un livre à la main, l’orateur enthousiasmant nous raconte les origines mythologiques des protagonistes (Phèdre, fille de Minos et de Pasiphaé, petite-fille du Soleil, demi-sœur du Minotaure… oui la mythologie grecque est assez complexe…), et nous fait voyager en Grèce antique à travers ses mots imagés. Il nous parle du contexte historique de l’écriture de la pièce (théâtre classique français du XVIIe siècle…), et nous improvise des alexandrins…
« À la sortie, dans le hall du Cratère, tous les spectateurs parlaient du spectacle, il y a eu trois rappels : c’est une pièce à voir ! » nous dit Nathanaël, et ajoute « J’ai été vraiment surpris par le spectacle, car je ne m’attendais pas à ce qu’une tragédie me fasse rire ! ». François Gremaud a conquis le public alésien avec son écriture fine et accessible à tous. Comme nous l’affirme Louna « Phèdre ! est un spectacle très humoristique qui permet à des jeunes personnes de comprendre l’histoire écrite par Jean Racine. » et Luna qui trouve que « […] la pièce joliment articulée pour être accessible à tous, nous fait rire tout du long grâce à la finesse de cette réécriture ! », même si tous les spectateurs ne sont pas d’accord, ce qui est la beauté du spectacle vivant, de l’art en général : « Alors que pour beaucoup la pièce est un franc succès, par son humour et la modernité apportée à des personnages parfois trop classiques (ils parlent en alexandrins !), d’autres avis sont plus réservés. En effet, ils se justifient par le fait que, même si l’idée d’une pièce sur la pièce est intéressante, et que le comédien soit vraiment exceptionnel, la durée et la complexité de certains passages les ont empêchés de rentrer totalement dans le spectacle. » nous dit Fanny.
Laytmas nous dit que la pièce « […] transporte autrement dans une œuvre perçue comme laborieuse dans les classiques de la littérature à l’école. Mais comme elle est ponctuée de petits clins d’œil à des références culturelles actuelles, la tragédie devient accessible, les mots vibrent pour cette belle langue française à perpétuer à travers les œuvres. Un chemin innovant pour convoquer peut-être d’autres classiques du patrimoine littéraire ! ».
Dans un des plus beaux passages de la pièce, Romain Daroles, qui donne vie aux mots de François Gremaud, nous tricote un alexandrin :
De la même façon, si vous le voulez bien,
Ne nous arrêtons pas sur les alexandrins,
Qui sont des vers français, écrits, on l’entend bien,
De façon à rimer, deux par deux, que Racine,
Alterne, avec tantôt, deux rimes féminines,
Tantôt masculines écrites de façon,
À ce que chacun soit, et en toutes saisons,
De deux hémistiches, ici de dix syllabes
Qu’une césure rend, hé ! Dodécasyllabe,
– De douze syllabes, afin d’être bien clair –
Comme dans cet exemple, ici, qui est en vers.
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