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« Ma mère était danseuse orientale, passionnée par l’univers Bollywood, évoque Mansour Abdessadok. Il y avait toujours de la musique et de la danse à la maison… »
Le 11 avril, au Cratère, Mansour se produit à 19h et à 20h en nous offrant son solo Il était une fois. Si vous ne l’avez pas encore vu, courez admirer ce danseur autodidacte, qui a grandi dans le quartier alésien du Moulinet dans les années 80 et 90 et a appris le hip hop avec son grand-frère en regardant les danseurs qui évoluaient dans les clips de Mickaël Jackson.
Trente ans et quelques dizaines de tournées internationales plus tard, Mansour tient à offrir aux Alésiens un solo qu’il pensait créer en 2024 à Las Vegas, mais le projet ne s’est pas concrétisé. Mansour a alors peaufiné ce solo lors de sa résidence de cinq jours au Cratère, début mars 2025. « J’ai modifié ce solo pour que ce soit un hommage à ma mère, décédée récemment, confie-t-il. Avec des archives vidéo de quand j’étais petit ». Le solo dure huit minutes, avec des univers très denses et très visuels.
« C’est extraordinaire que notre fête de clôture soit magnifiée par un artiste de ce calibre, originaire d’Alès, savoure Olivier Lataste, directeur du Cratère. Mansour est une star dans le hip hop et une source d’inspiration pour tous les danseurs ». D’autant que, paradoxalement, c’est la première fois que Mansour, qui s’est produit dans le monde entier, danse sur une scène à Alès : « C’est un rendez-vous important » avoue l’intéressé. Un rendez-vous important également pour les Alésiens qui peuvent s’enorgueillir de voir l’un des leurs accomplir une telle carrière…
Une carrière qui démarre dans sa maison et son quartier du Moulinet où le jeune Mansour tombe amoureux du hip hop et passe ses journées à danser, tester, expérimenter… Nanti d’un Bac Pro Commerce au lycée J.-B.D., Mansour comprend très vite, en allant voir des spectacles de danse hip hop à Paris, qu’il veut être un artiste, faire de la scène pour exprimer tout ce qu’il a en lui.
Passionné, travaillant beaucoup, solaire dans son expression scénique, il développe un style très personnel, original, dissocié des autres. Repéré à 19 ans lors d’une « battle », il passe une audition pour la célèbre compagnie Käfig, dirigée par Mourad Merzouki. Il est pris immédiatement. « Je suis resté trois ans, ça m’a appris le métier. J’ai fait plein de festivals et des résidences de création ».
Mansour affine alors « l’Expérimental Popping », une danse expérimentale qui lui permet de mettre à profit de son art la souplesse de ses articulations. « Ce que je ressentais sur scène, c’était incroyable… Et pouvoir vivre de ma passion, c’était inespéré ».
Après avoir réalisé des tournées dans le monde entier pour d’autres compagnies, Mansour passe en 2010 une audition pour le Cirque du Soleil à Paris : 30 danseurs seront retenus sur quelque 25 000 castés !
Cette même année, il participe à l’émission « La meilleure danse » sur W9 et se qualifie jusqu’à la finale… à laquelle il ne participera pas car il part en tournée avec le Cirque du Soleil.
Pendant quatre ans en effet, il joue le rôle principal dans le Mickael Jackson Immortal World Tour, un spectacle hommage au chanteur disparu en 2008. « On a fait 52 pays en quatre ans, dans de super conditions, dans d’énormes salles et des danseurs incroyables. Une super expérience ! ».
En 2015, un peu las, Mansour rentre en France. Il est contacté par Franco Dragone, « Un top metteur en scène » qui a créé une compagnie concurrente du Cirque du Soleil. Mansour devient le soliste d’un nouveau spectacle au Lido, intitulé « Paris Merveille », avec carte blanche pour ses apparitions sur scène. Un régal pour lui : « Car, ce que j’aime c’est avoir carte blanche. L’essence d’un artiste, c’est de pouvoir s’exprimer et improviser ».
À désormais 41 ans, Mansour se fixe encore un ultime challenge à partir de juin 2025 pour la compagnie renommée Accrorap, de Kader Attou. Puis il envisagera de consacrer sa vie à autre chose que la danse… Le voir au Cratère représente donc un privilège inouï qui restera sans doute unique.
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