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“C’est pas du luxe”, un rebond inédit à Alès

Le 4 octobre 2024
par Christine Zanella-Savy
Du 6 au 12 octobre, le Cratère organise pour la première fois une semaine culturelle 100 % gratuite avec et pour les personnes éloignées de la culture*.
Affiche du Festival “C’est pas du Luxe” à Alès

« Ce Rebond du Festival “C’est pas du Luxe” a été imaginé lors de notre candidature au label Capitale Française de la Culture en 2022, se remémore Olivier Lataste, directeur du Cratère. J’ai trouvé pertinent de le placer dans cette année culturelle Alès Agglo Scène des Mondes, voulue par le président de l’Agglo et tournée vers les droits culturels ».
Organisé depuis 2014 par la fondation Abbé Pierre, le festival “C’est pas du Luxe” présente tous les deux ans à Avignon des créations co-réalisées entre des artistes professionnels et des personnes accueillies dans des associations de la grande précarité. Il répond donc parfaitement à ce fil rouge des droits culturels qui est l’ADN du label Alès Agglo Scène des Mondes.
« Les droits culturels, ça revient à décloisonner les secteurs et à faire en sorte que tous les publics s’approprient la culture, définit Olivier Lataste. Et notamment que les gens en situation de précarité soient acteurs de la culture ».

Cirque, théâtre, musique, expos…

Sur le modèle de ce festival avignonnais, le Cratère a noué depuis un an des liens avec les associations locales qui travaillent dans le secteur social, notamment La Clède, La Croix Rouge, le CSAPA Logos. « Car elles travaillent avec les gens les plus éloignés de la culture ». Des spectacles et des expositions ont alors été créés et conçus, au fil des mois, avec ces personnes, encadrées par des artistes professionnels.
Résultat : un “Rebond” grand-alésien qui décline huit événements concentrés sur une semaine et gratuits, dans le but de toucher des gens en situation de précarité et de créer de la mixité avec les spectateurs habituels. « Ce sera un moment de croisement entre tous ces publics » justifie Olivier Lataste.

Avec des gens en précarité sociale

Quand on parle de personnes éloignées de la culture, on vise principalement les gens en précarité sociale ou qui vivent dans la rue. Deux projets de Rebond sont emblématiques à ce titre.
D’abord le spectacle de théâtre et de danse “Un beau jour”, qui a été travaillé dans deux pensions de famille de La Grand-Combe et de Nîmes. Des ateliers de danse et de cirque ont été organisés par la compagnie Le Doux Supplice depuis le printemps. Vingt personnes vivant dans ces pensions de famille participent à ce spectacle entre cirque et danse, à voir dimanche 6 octobre à Rochebelle.
Ensuite le spectacle OUT, qui parle des gens qui sont “out” via une exploration sonore et sensible de l’exclusion, dédiée aux personnes qui sont à la rue. Et qui amène au final à se demander qui est vraiment “out” ? Un spectacle donné sur le parvis du Cratère le 9 octobre et à Rochebelle le 10 octobre.

Danse dans 6 communes rurales

Les personnes éloignées de la culture peuvent aussi l’être géographiquement. La question de la ruralité et de la difficulté d’accéder à des spectacles a débouché sur “Les Surgissements”, avec la Cie Yann Lheureux. Les habitants de six communes rurales de l’Agglo auront la possibilité de réserver par coup de fil un solo de danse gratuit, dans un lieu public de leur choix « Six communes en trois jours : c’est un marathon de danse au niveau de l’Agglo ! ». Et l’occasion pour les habitants des communes d’apprécier le solo puis de discuter avec le danseur.

Audiovisuel pour les jeunes

Dernier type de public considéré comme éloigné de la culture : la jeunesse. À leur intention, le Collectif balle perdue propose le spectacle documentaire “Serial”, sur l’impact des séries sur la société. L’issue d’un travail mené depuis deux ans sur le territoire, avec beaucoup d’interviews. Projeté à la médiathèque Daudet les 11 et 12 octobre.
On retrouvera aussi dans le hall du Cratère une exposition de jeunes collégiens de Jean Moulin, portraits de femmes dessinés sur d’anciennes cartes de géographie.
« Toute la semaine, avec la Clède, on fait de l’info pour que les gens en précarité viennent, conclut Olivier Lataste. Pour nous, il s’agit de rendre visible l’invisible… »

* Ce temps fort est organisé par Le Cratère Scène nationale d’Alès en partenariat avec la Fondation Abbé Pierre, La Garance Scène nationale de Cavaillon et l’association La Clède. En collaboration avec la Ville d’Alès CCAS, École Sans Frontières d’Alès en Cévennes (ESFAEC), le CSAPA Logos et la Croix Rouge. Dans le cadre d’Alès Agglo Scène des Mondes.

Plus d'infos

Le Cratère

Square Pablo Neruda, Place Henri Barbusse, 30100 Alès

Téléphone

04 66 52 52 64